STORYTIME. C’est l’histoire d’un entretien d’embauche SEO qui ne s’est pas super bien passé, quelque chose qui peut arriver à tout candidat. Il paraît qu’on apprend plus de ses erreurs que de ses succès ! Dans cet article, je vous partage quelques expériences, avec des conseils pour vous éviter les mêmes pièges.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement
Il y a de ça plusieurs années, rendez-vous dans une grande agence parisienne. Je suis reçue en entretien d’embauche SEO par deux personnalités assez connues du milieu, charismatiques et à l’aise dans leur discours. J’étais quelque peu intimidée dès le début du rendez-vous (et je me suis mise la pression sans doute, dans la bonne lignée du syndrome de l’imposteur).
L’entretien se déroulait bien jusqu’au moment où l’on me pose une question SEO technique : « Comment gères-tu le référencement des critères produits sur un site e-commerce ? »
Panique à bord. C’était encore un peu complexe pour moi à l’époque, un sujet qui croise stratégie SEO et référencement technique. J’étais en mesure, en théorie, d’apporter une réponse a peu près potable.
Pour éviter le « blanc », j’ai d’abord évoqué des généralités sur l’importance de lister ses mots-clés SEO, savoir comment les produits étaient recherchés, quelles caractéristiques intéressaient les internautes, etc. Puis, j’avance : « Il faut créer des landing pages en fonction de la demande des internautes (…) », mais on m’interrompt : « Vous voulez créer des pages satellites ?! ». – « Non non, il faut des pages ou des points d’entrée… ».
On ne va pas se mentir, je les avais déjà perdus. Ils étaient morts de rire. Il est possible qu’ils aient aussi voulu challenger ma capacité à réagir. Bref, j’étais en train de me décomposer gentiment.
En fait, je voulais expliquer avec des mots maladroits que je voulais « ouvrir » des pages d’entrée selon certains critères ou mots-clés recherchés et en « contrôler » (ou « fermer ») d’autres. Cela correspond à gestion des filtres sur les sites e-commerces, de leurs combinaisons éventuelles, dont on gère l’indexation en fonction de ce qui est pertinent pour le référencement naturel – ce que certains appellent « facettes ».
Il va sans dire que je n’ai pas réussi à expliquer grand chose ce jour-là, sans doute parce que cela n’était pas encore suffisamment structuré dans mon esprit. Cette expérience m’a apprise que, même lorsqu’on croit maîtriser un sujet, il faut s’entraîner à exprimer ses idées de manière concise et claire. Les recruteurs attendent des réponses précises, qui montrent qu’on maîtrise le sujet sans ambiguïté.

On pense parfois maitriser un sujet, mais tant que l’on ne sait pas énoncer clairement ses idées, sans ambiguïté, il est fort probable qu’on ait encore des lacunes. Et le recruteur risque de ne pas être convaincu par vos propos.
Savoir répondre à des questions techniques en entretien d’embauche SEO
Comment progresser dans sa capacité à maîtriser et restituer des concepts techniques SEO ?
- On peut s’entraîner à expliquer des sujets techniques devant un ami ou collègue, face à un miroir, ou s’enregistrer avec son téléphone. Il faut rester concis pour ne pas perdre vos interlocuteurs ;
- Lisez, écoutez et assimilez le vocabulaire du domaine. Au delà des ouvrages de référence, on trouve beaucoup de ressources sur le Web ; mais faites le tri et focalisez-vous sur les sources sérieuses. Pour mon histoire de « filtres », j’ai trouvé ce livre blanc rédigé par Philippe Yonnet et Mathieu Chapon par exemple.
- Créez des fiches mémo. Elles pourront d’ailleurs vous servir à préparer une certification SEO. Elles vous aideront surtout si vous avez une mémoire visuelle. Vous pouvez dessiner des schémas avec les concepts-clés à retenir. Et pourquoi ne pas essayer la facilitation graphique ?
Les joies du jargon dans le domaine du SEO
Autre entretien, autre surprise. Cette fois-ci, rendez-vous chez un pure player. Je suis reçue par deux personnes avenantes et qui semblent compétentes : un directeur digital et un rédacteur en chef.
Le directeur me demande de lui expliquer comment je mène un audit SEO. En bon référenceur, je commence par détailler le référencement on-page et je termine par le pilier « popularité ». Mais mon interlocuteur ne comprend pas, il m’interrompt : « C’est quoi la popularité ? » – Je réponds : « L’apport des liens externes ». – « Ah, le netlinking ! ». Cet interlude n’a pas gêné la poursuite de l’entretien, mais il m’a fait réfléchir…
En effet, pour certains profils du marketing digital, le terme « popularité » peut être vague et abstrait. Beaucoup de professionnels préfèrent parler de « netlinking », car cela évoque directement l’acquisition ou les campagnes de liens externes. Mais là aussi, méfiance, car le netlinking peut être perçu négativement, certains y voyant une référence à l’achat de liens et donc à des techniques de référencement prohibées par les moteurs.

En référencement naturel, il y a beaucoup de jargon, et de nombreux termes sont connotés. Une même idée peut être interprétée de différentes manières, selon l’expérience et les attentes de votre interlocuteur.
Se positionner en professionnel SEO et mettre en valeur ses compétences
Comment réussir à bien se faire comprendre dans un domaine où le jargon est fréquent ?
- Essayez d’évaluer le degré d’expertise de vos interlocuteurs. Plus on avance dans l’entretien, plus on peut adapter son discours et sa technicité ;
- Donnez des exemples pour illustrer vos propos. Cela facilite la compréhension, évite les malentendus, particulièrement dans un domaine technique comme le SEO ;
- Apprenez à maitriser les différents niveaux de discours. Pour chaque expression un peu jargonneuse, entrainez-vous à l’expliquer avec plus de précision. Par exemple, vous entendrez souvent parler de « jus de liens ». Cette expression imagée correspond à l’idée de diffusion du PageRank.
On souhaite tester vos compétences SEO
Là, c’est quelque chose qui peut se révéler piégeux selon votre réaction. Mon histoire se déroule à nouveau dans une agence SEO où je postule pour un stage de consultante SEO à Paris. Après une conversation assez fluide, la recruteuse me demande : « Pourriez-vous faire un audit SEO pour l’un de nos clients afin de voir un peu vos compétences ? »
Sur le coup, j’ai répondu « oui », voulant faire bonne impression. Mais cette demande m’a semblé légèrement abusive. Un audit SEO est un travail de fond qui peut prendre du temps. Or, j’étais étudiante, j’avais encore des cours et examens à venir.

Lors d’un recrutement, on peut vous demander de réaliser un essai pour vérifier vos compétences. Cela est assez courant, mais ce test doit rester cohérent avec le poste convoité et le temps à y consacrer.
Comment gérer ce type de demande ? La réponse est assez personnelle, car si vous souhaitez absolument rejoindre l’entreprise en question, peut-être que vous aurez envie de vous y lancer corps et âme…
Si vous êtes mal à l’aise (parce que cela représente beaucoup de travail – méritant rémunération – ou parce que la tâche n’est pas en adéquation avec le poste visé, etc.), c’est peut-être le signe que quelque chose cloche. L’entreprise rencontre-t-elle des difficultés de recrutements (donc ils ne savent pas recruter) ? Est-ce qu’ils embauchent et remplacent des personnes à la pelle (le stagiaire est-il corvéable à merci ?), etc.
Pour un stage, il est normal que vous soyez formé et soutenu dans votre apprentissage. On n’a pas les mêmes attentes envers un étudiant en formation qu’envers un profil expérimenté.
Être clair sur son projet de carrière et savoir poser des limites, même en processus de recrutement SEO
Comment s’en sortir sans froisser son interlocuteur et sans vous compromettre ?
- Évaluez l’ampleur du test. Si l’on vous demande de passer une demi-heure sur une tâche, cela peut vous sembler acceptable. Mais pour un travail complet que vous devrez réaliser depuis chez vous et en plus de votre boulot actuel, proposez d’envoyer des exemples de travaux déjà prêts ;
- Refusez poliment. Vous avez le droit de décliner la demande. Cela va anéantir vos chances de recrutement, mais vous n’êtes pas obligé de vous justifier si vous n’en avez pas envie. Vous pouvez dire que vous souhaitez explorer d’autres pistes, plus en adéquation avec votre projet de formation.
« Ton avis ne compte pas vraiment »
Dans un autre contexte – ce n’était pas en entretien de recrutement cette fois-là – il m’est arrivé de ressentir que mon opinion n’était pas vraiment écoutée. J’étais étudiante encore, en stage sur des tâches assez simples de référencement naturel. Nous étions d’ailleurs plusieurs stagiaires dans cette entreprise, tous dans le même bureau et à proximité des dirigeants. Nous pouvions donc leur parler facilement.
Plutôt curieuse et volontaire, j’avais envie de proposer des idées. Ce qui n’était pas vraiment au goût du responsable, qui voulait que je me concentre uniquement sur la tâche confiée. C’était un style de management qui peut être considéré comme « directif ». En tant que stagiaires, nous n’étions pas conviés notamment aux réunions qui concernaient les projets. C’était la façon de faire dans cette société, rien de personnel d’ailleurs.
Cette situation de travail me causait un sentiment désagréable. Elle ne me rendait pas heureuse. Elle engendrait aussi une forme de démotivation, et j’avais peur de « déranger ». Elle m’a toutefois aidée à comprendre à quel point est important pour moi (et comme pour de nombreuses personnes) de travailler dans un environnement où l’on se sent écouté et valorisé.

Un environnement de travail bienveillant renforce la confiance en soi et l’engagement. Se sentir écouté et valorisé est essentiel pour l’épanouissement professionnel, mais également pour l’apprentissage. Essayez d’identifier au plus tôt le style de management qui vous correspond le mieux.
Savoir ce qui est nécessaire à votre épanouissement professionnel dans le SEO
Comment détecter un environnement de travail qui pourrait ne pas vous correspondre ? Ce n’est pas facile, surtout si ce sont vos premières expériences professionnelles :
- N’hésitez pas à poser des questions sur la culture de l’entreprise : « Comment est l’ambiance au bureau, plutôt collaborative ou indépendante ? », « Qu’attendez-vous de votre future recrue pour être pleinement satisfait du travail ? », « Quel est votre style de management avec vos équipes ? », etc.
- Persévérez et continuez à vous former. Pour ma part, j’ai décidé de ne pas m’entêter et j’ai fait profil bas dans cette entreprise. J’ai simplement continué à me former, puis visé d’autres environnements pour continuer à évoluer.
- Choisissez un manager qui accorde de l’importance à votre accompagnement. C’est une licorne pas facile à trouver, mais je crois profondément que c’est le socle d’un contexte de travail où l’on se sent bien. Dès l’entretien, vous pouvez vous faire une idée et savoir s’il y a des chances que vous vous entendiez bien avec votre futur manager.
Réussir votre entretien d’embauche SEO
Les entretiens d’embauche peuvent parfois être intimidants. Il est normal de vouloir bien faire, mais c’est aussi un échange bilatéral. Vous évaluez autant l’entreprise que l’entreprise vous évalue. L’environnement de travail me convient-il ? Est-ce un endroit où je pourrais m’épanouir et apprendre ? Mes futurs collègues sont-ils des mentors potentiels ? Si l’équipe semble bienveillante et prête à transmettre son savoir, cela peut être un excellent environnement pour évoluer.
Chaque expérience professionnelle est une opportunité de mieux vous connaître et cerner ce qui est vraiment important pour vous, vos moteurs. Mon parcours m’a enseigné l’importance de la clarté dans le discours, de l’adaptabilité face à différents interlocuteurs. Il me challenge sur la fermeté lorsqu’il s’agit de poser des limites. Au delà des compétences SEO, c’est votre capacité à apprendre et savoir vous adapter, mais aussi vos valeurs qui feront de vous un atout pour l’entreprise.
Avez-vous déjà vécu des situations étranges en entretien d’embauche SEO ? Partagez vos anecdotes en commentaire – cela sera forcément utile à d’autres experts du référencement en herbe !